Le 31 du mois d’août 1997, une Mercedes noire roulant à vive allure s’écrase sur un pilier dans le tunnel de l’Alma à Paris. Un fait divers comme tant d’autres, sauf qu’une figure mythique des contes de fées modernes, la princesse Diana, était à son bord. À partir de cet accident mortel hautement médiatisé, Laurence Cossé a fabriqué un roman qui mêle fiction et réalité en imaginant les réactions de la prétendue conductrice d’une petite Fiat Uno blanche que la Mercedes aurait voulu éviter.
Complètement paniquée, Lou ne s’est pas arrêtée sur les lieux de l’accident ; elle a même accéléré. En apprenant l’identité des victimes le lendemain à la radio, Lou est encore plus décidée à fuir le cirque médiatique. Dès lors, dans un style nerveux qui renvoie à l’état émotionnel de la narratrice, Laurence Cossé raconte l’enchaînement des actes posés par Lou, et leurs conséquences extrêmes, pour se débarrasser de la Fiat, rompre avec ses quelques proches et, clandestine, vivre dans le plus total anonymat.
Peut-être aurait-il fallu que l’auteure nous fasse ressentir plus intimement le tourbillon d’émotions mêlées de Lou, à la suite de son délit de fuite, pour qu’on s’attache vraiment à ce personnage fictionnel et qu’on oublie la silhouette, bien réelle celle-là, de la princesse de Galles ? Un personnage plus présent aurait sans doute permis d’entrer davantage dans la création romanesque. Laurence Cosé n’a réussi qu’à proposer, à partir d’un fait divers qui continue de remplir les pages des journaux, un roman anecdotique qui plaira peut-être aux fans de la princesse morte.