Ce qui devait être à l’origine une série d’articles pour un journal de Lima, dont les deux premiers furent censurés et la parution finalement interrompue, est devenu un livre de colère et de passion, un réquisitoire contre la bêtise du tourisme de toute gamme. Parmi les touristes, il y a ceux qui ne veulent rien comprendre et ceux (surtout les jeunes exaltés) qui comprennent mal. Aborder l’Inde, c’est aborder un monde nouveau et différent où nos critères d’Occidentaux prétentieux ne s’appliquent pas. Cet anti-voyage, c’est un voyage qui ne peut avoir lieu, parce que ce pays, comme les gens qui l’habitent, est véritablement insondable. Sa dimension ne correspond pas à nos dimensions. Le visiteur y est toujours en porte-à-faux, parce qu’en Inde, ce n’est pas l’individu qui prévaut, mais la famille, le groupe comme un seul corps qui respire et ressent au même rythme. La réalité de l’Inde, ou plutôt de l’hindouisme, c’est l’Atman, l’esprit universel que chaque être manifeste à sa façon, la totalité se retrouvant en chacun. C’est la vie ouverte, offerte, sans déguisements ni cachotteries ; l’Indien n’a pas rompu avec la matière organique, ses fluctuations, ses débordements qui s’illustrent dans sa mythologie. Il ne connaît pas notre dégoût pour les fonctions corporelles. Il est aux antipodes de notre bonne volonté et de notre mauvaise conscience. C’est un peu cela que Gaston Fernández Carrera tente de dire, en haussant magistralement le ton, dans ce livre qui résonne comme une dénonciation.
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L’ANTI-VOYAGE EN INDE
- La Lettre volée,
- 1998,
- Bruxelles
148 pages
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