Plus souvent scénariste qu’auteur de bouquins, Guy Simoneau rédige ici une biographie qui appartient au monde du cinéma ou du film documentaire plus qu’à celui de la littérature. Ce qui n’équivaut pas à un reproche.
Le personnage central, Jeanine Archimbaud, a tout pour séduire. Une femme qui semblait faite sur mesure pour le succès en affaires bifurque tout à coup vers une vie de bénévolat au creux des incertitudes du Guatemala, du Chiapas et de la Bolivie. Simple réaction à un coup dur ? Certes pas, car le dévouement déferlera comme une marée, généreux jusqu’au défi, pendant plus de vingt ans. Guy Simoneau suit cette femme et nous la rend à la fois voisine et insaisissable. Il n’en dira pas tout, car elle préservera toujours un jardin secret, mais il en dira assez pour qu’on soupçonne en elle un tumulte inaudible.
À tort ou à raison, Guy Simoneau, tout à la description de son personnage, dit peu de choses de l’environnement social et politique. Certes, il fait comprendre que certains contextes tolèrent mal la critique et que certains des problèmes vécus par Jeanine découlent de son franc-parler. Certes, le récit entrebaille la porte sur les caprices de l’aide internationale au tiers-monde. Mais Simoneau coupe court et revient à son récit.