Si vous n’aviez qu’un seul récit de guerre à lire, il faudrait que ce soit celui de Gilbert Boulanger. Ce mitrailleur de bombardier de la Royal Canadian Air Force raconte, dans L’alouette affolée, son expérience durant la Seconde Guerre mondiale. Un récit magnifique et rythmé qui se lit d’une traite.
Glbert Boulanger est né dans un petit village de Charlevoix, où il a grandi avec ses neuf frères et sœurs. Un jour, un biplan dont le moteur éprouvait quelques difficultés se pose sur un champ non loin de là où il se trouve. En quelques enjambées, il se retrouve debout devant l’appareil, à toucher la délicate structure de bois et de fils de fer de cette magnifique machine volante. Ce souvenir ne le quittera jamais plus.
Sa majorité atteinte, et peu enthousiasmé par ses études à l’École technique, il décide de s’enrôler comme volontaire dans l’armée de l’air. À ce moment, la guerre semble tourner à la catastrophe pour les Alliés. La Belgique, la Hollande et le Danemark tombent sous le joug des Allemands, suivis de la France. Gilbert Boulanger débute son entraînement et se fait offrir, en juin 1942, de passer son brevet, ce qui lui assurera d’être pilote au bout de neuf mois. Mais il a hâte de participer au conflit et décide de devenir mitrailleur, ce qui réduit son temps de formation à trois mois. Il sera envoyé en Angleterre, puis en Tunisie une fois son entraînement complété. De là, Gilbert Boulanger effectuera ses premières missions de bombardement sur l’Italie à bord d’un Wellington MK. III. Il participera à 37 missions au total.
Ce récit, ce n’est pas seulement l’histoire d’un militaire, c’est aussi l’aventure d’un jeune homme fougueux qui découvre, en Europe et en Afrique, la vie, l’aventure et les femmes. Mais c’est surtout le récit d’un homme lucide qui se sait le témoin privilégié d’un moment où l’humanité a basculé dans un sanglant conflit. Un homme qui, au-delà de sa formidable aventure, livre en guise de prologue un sévère avertissement aux générations présentes et à venir.