Le plus récent roman de Marie-Agnès Michel, intitulé L'allégresse des rats, met en scène Clovis, un ambulancier dont le boulot consiste principalement en ceci : débarrasser la ville de ses vieux, les achever, les jeter. Aussi comprend-on très rapidement que l'univers où l'on entre en est un glacial, mécanique, totalement déshumanisé. En effet, la vision du monde que propose le roman a de quoi faire peur. On y croise des rats en pleine rue, on y paie pour assister à des concours de mort par asphyxie sous-marine. On y consomme les êtres, leur chair comme leur mémoire, pour un oui ou pour un non. Le tout sur fond de mousse, de moisissure et de gentille musique électro-pop aseptisée. Bref, on y aperçoit des individus qui se côtoient sans jamais pour autant se coudoyer, qui semblent exister moins par leur sensibilité, leur sensualité, que par les « séquences de gestes . . .
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