Pouvoir spirituel, dit-on. Pouvoir éminemment politique qui ne s’embarrassait guère de sainteté. L’histoire de la cour pontificale est sculptée par les intrigues, les blasphèmes, les scandales et les règlements souvent sanguinaires des inévitables imprévus.
Et ce n’est pas ce que l’on a appelé le « second exil de Babylone », c’est-à-dire l’établissement de la papauté en Avignon au cours d’un exil qui dura 70 ans (1309 à 1376), qui bouleversa la pratique du népotisme bien ancrée dans les couloirs de l’intemporel. Avant de soigner les âmes, les différents papes qui se sont succédé sur le trône de Saint-Pierre soignaient leurs acquis et manigançaient pour leurs futures possessions.
Ce comportement peu reluisant des représentants de Dieu sur terre est abordé avec force détails et précisions historiques par Michel Peyramaure. C’est l’occasion pour ce metteur en scène de l’histoire d’éclairer, peut-être pas sous son meilleur jour, la vie pontificale et ses à-côtés. Ces six décennies d’épopée avignonnaise sont contées sur le mode narratif par Julio Grimaldi, héros malgré lui des fastes, des apparats et des déchéances de la nouvelle capitale de la chrétienté et de ses illustres instigateurs et instigatrices. Curieuses et sanglantes furent les raisons qui poussèrent le pape Clément V, en 1309, à trouver en Avignon sa terre d’exil. L’époque se distinguait par les massacres des Templiers, tandis que Philippe Le Bel, roi de France, tentait de soumettre ce premier pape originaire de Gascogne à ses desiderata et de lui ravir, ainsi, toute magnificence
L’écrivain nous laisse humer les olivades tout en levant un voile particulier sur cette parenthèse de l’histoire de France.