L’Islande, avec ses 330 000 habitants, a longtemps été reconnue pour sa tranquillité et ses volcans. En 2008, le pays est littéralement propulsé au firmament de la richesse. En l’espace de quelques mois, la croissance sans précédent de son économie fait en sorte qu’elle se retrouve au sommet des palmarès des pays les plus fortunés. L’étonnement sera d’autant plus grand lorsque, quelques mois plus tard, le pays fera face à une spectaculaire déroute financière. En l’espace de moins d’un an, cette île de pierre et de glace passe du statut de lieu prospère où tout est permis à celui de paria de l’Espace économique européen. Alors qu’autrefois tout le monde aimait ce petit pays calme et tranquille ‘ mis à part certains militants qui dénonçaient la pêche à la baleine ‘, après la crise, nombreux seront ses détracteurs, y compris des Islandais. Alimentée par les médias, cette déroute ne sera pas seulement économique et financière, mais aussi politique, morale, éthique et identitaire.
Afin d’analyser le traitement médiatique qui a été réservé à ce désastre, Daniel Chartier, professeur à l’Université du Québec à Montréal, a épluché, analysé et regroupé par thèmes plus de trois mille articles publiés principalement dans neuf grands journaux, dont le New York Times, Le Devoir, The International Herald Tribune, Le Monde et The Guardian. Ces quotidiens ont été sélectionnés à cause de la place démesurée qu’ils ont accordée à ce pays au plus fort de la crise. Alors qu’en temps normal, cinquante articles sur l’Islande paraissaient en moyenne par mois pour l’ensemble de ces neuf journaux, il en a paru plus de neuf cents au plus fort de la crise, soit en octobre et novembre 2008, ce qui, pour un si petit pays, a de quoi impressionner. L’objectif de cet ouvrage consiste à poser un regard objectif sur la couverture médiatique de cet événement complexe grâce à une analyse discursive de l’évolution de l’image de l’Islande dans la presse étrangère durant l’année 2008.
Cette étude met en lumière l’influence que peuvent avoir des médias imprimés. Par le traitement qu’ils ont accordé à cette crise, des quotidiens vont réussir à humilier ce petit pays nordique et à changer ‘ probablement de façon durable ‘ son image auprès de la communauté internationale.