Quel délice ! Le roman La répudiée d’Eliette Abécassis est un véritable bijou, autant sur le plan de la forme que sur celui du contenu. Dans un style où la simplicité est gage de pur ravissement, l’auteure ouvre les portes barricadées d’un univers aussi fascinant qu’énigmatique le cercle juif israélien et nous entraîne au cœur même des traditions et coutumes judaïques.
Après dix ans de mariage, Rachel n’a toujours pas eu d’enfant. Malgré l’amour qu’elle et son mari Nathan se portent, leurs efforts pour en concevoir un sont restés vains. Après ce délai, la loi judaïque autorise un époux à répudier sa femme si elle ne lui a pas donné de progéniture, l’enfantement étant le seul but du mariage. La loi leur impose donc un choix déchirant.
En plus de nous présenter une histoire d’amour aussi simple qu’émouvante, l’auteure nous invite à joindre le cercle hermétique d’un monde régi par des principes et des lois très rigides et nous fait découvrir, sans porter de jugement de valeur, les différentes coutumes et lois qui rythment la vie des ces gens, dont les moindres gestes sont empreints de respect et de discipline. Les cérémonies religieuses, les mSurs familiales et conjugales nous sont présentées avec dépouillement et respect. Car le style d’Eliette Abécassis brille par sa simplicité et son élégance. Au fil de ses phrases courtes et dénuées d’artifices, on se laisse séduire par un minimalisme presque enfantin, mais dont la beauté est saisissante. Rachel, la narratrice, nous parle de son pays, de sa famille et de son mari avec une émotivité pure et vraie. Les 26 chapitres se succèdent avec fluidité et on lit d’un seul souffle ce livre qui, bien que très court, s’avère d’une troublante efficacité.
La répudiée captive d’emblée. Un grand roman.