L’histoire vraie racontée ici est celle d’une urgentologue de l’Ohio qui, lasse de la façon d’administrer la médecine aux États-Unis, décide de partir travailler au pôle Sud pour un contrat d’un an. Une situation familiale des plus pénibles est une motivation additionnelle pour tenter d’aller se refaire une vie au loin. Quelques mois après avoir soumis sa candidature, elle part pour la station Amundsen-Scott, où elle va hiverner avec 41 autres personnes. Aucune possibilité de sortir durant huit mois car les avions ne peuvent atterrir à cause du froid extrême. La description de la vie au camp est des plus intéressantes : les problèmes de santé occasionnés par la vie au froid, à haute altitude, sont autant d’éléments qui nous fascinent dans nos univers douillets. La vie sociale qui s’organise dans un groupe d’individus sans affinités particulières dans un lieu fermé est, à elle seule, une belle expérience anthropologique.
Lorsque Jerri Nielsen, seul médecin du camp, se diagnostique un cancer du sein, alors là on tombe dans un thriller. Un mécanicien apprend à faire des ponctions ; les télécommunications sont utilisées pour les traitements de chimiothérapie qui sont administrés avec les moyens du bord, une cancérologue suit le déroulement des opérations aux États-Unis. Plus la maladie progresse, plus il devient évident qu’elle aurait besoin de médicaments indisponibles au pôle. Une équipe de pilotes se porte volontaire, car c’est une mission extrêmement dangereuse, pour aller parachuter les médicaments nécessaires. Malgré tous ces efforts, il devient capital de « sortir » la patiente avant la fin du contrat, alors qu’il est encore très risqué de voler dans cette région. Durant tout ce temps, elle correspond avec ses parents, un de ses frères qui lui aide à garder le moral. Sa famille du camp s’occupe aussi beaucoup d’elle. Le rapatriement et les soins prodigués dans un hôpital bien équipé lui sauveront la vie. Elle est maintenant en rémission et rêve de retourner dans cet univers tout blanc.