À peine offerte la sidérante réussite de La trace de l'escargot, Benoît Bouthillette triomphe du risque de la récidive. Rares sont, dans le sport comme dans le champ littéraire, les recrues géniales qui échappent à la malédiction de la deuxième saison. D'emblée, le sort est ici conjuré et Bouthillette peut se concentrer sur le futur. Sa novella policière diffère pourtant du premier roman en ceci qu'elle mise avec plus d'ardeur sur l'écriture et le rythme de la pensée et moins sur les péripéties. Dimensions moindres, raréfaction des dialogues, stroboscope des réflexions, débit torrentiel de l'écriture, avec un résultat magique : le texte parvient, comme peu d'œuvres savent le faire, à déferler au rythme pourtant insoutenable de la pensée. Le policier Benjamin Sioui, comme chacun d'entre nous, saute constamment d'une image à l'autre, du politique au goût de la pizza, du . . .
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