Laurent Laplante a, à dessein, choisi pour son plus récent essai un titre équivoque dont il explore les deux significations. La mémoire citée à la barre des témoins est celle, individuelle ou collective, qui, au gré des circonstances, des intérêts ou de certaines contraintes, accepte ou refuse de se rappeler. D’autre part, la mémoire à la barre du navire est celle qui, sous réserve qu’on veuille bien l’écouter, pourrait sans doute contribuer à éviter à l’humanité un certain nombre d’« errances ». Sous ces deux angles, l’auteur jette un regard à la fois lucide et critique sur les rapports que la mémoire entretient avec diverses réalités de la vie sociale. Chacune de ces analyses fait l’objet d’un chapitre. Il y a notamment « La mémoire et l’enfance », « La mémoire et l’ordre », « La mémoire et l’horreur », « La mémoire et le pardon », « La mémoire et les structures », « La mémoire et la nouvelle technologie », « La mémoire et l’éthique », « La mémoire et la personne ». Pour ma part, j’ai particulièrement savouré les chapitres où la mémoire est examinée dans ses rapports avec la nouvelle technologie et avec l’éthique. Dans ce dernier chapitre, de même que tout au long de son essai, Laurent Laplante ne craint pas de donner son opinion sur des sujets qui pourraient aisément soulever la controverse. Pour cette raison, ceux et celles qui aiment jeter un regard critique sur la société devraient lire La mémoire à la barre . L’excellente qualité du français de l’auteur ainsi que sa grande érudition ajoutent encore à l’attrait de cet essai.
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