À n’en pas douter, Nick Tosches est un amateur de sensations fortes : chasseur de serpents pour le Miami Serpentarium, il décide de devenir écrivain après s’être fait mordre par l’une des charmantes bestioles qu’il traque. Son premier roman, La religion des ratés, lui vaut le Prix Calibre 38 en 1988.
Passionné de musique, Nick Tosches se fait d’abord connaître comme chroniqueur dans des magazines de rock puis comme biographe-historien avec Dino (Dean Martin), Les héros oubliés du rock’n roll, Hellfire (Jerry Lee Lewis), Blackface (Hemmet Miller), etc. Ensuite viennent les écrits de fiction : La religion des ratés, Trinité, Night Train, Les confessions d’un chasseur d’opium Que dire de cet écrivain sinon qu’il affectionne particulièrement les durs à cuire, les malfrats, les fils de « bonne famille », bref les mafiosi. Dans son dernier roman, les mafieux sont toujours au rendez-vous : Louie (qui rappelle l’un des personnages de Trinité qui avait été chargé de l’initiation du jeune Johnny, neveu d’un parrain), la soixantaine, plus déjanté que jamais, fait appel à Tosches, Nick de son prénom, écrivain diabétique expert en vieux manuscrits, pour piller rien de moins que la bibliothèque du Vatican ! Un manuscrit autographe de Dante y a été découvert
Nick Tosches mène deux histoires en parallèle : Tosches (le personnage), dans ses derniers jours, qui tente le coup de sa vie, et la vie de Dante, dont il retrace les grands moments.
« Quand on pénètre dans le lagon, le tonnerre fait peu à peu place à un silence exquis, et si la douce brise souffle dans la bonne direction, ce qui fut le cas pour moi, on sent s’y insinuer, née de la magie grandissante de cette couleur si rare qu’on ne la trouve qu’ici, la senteur d’ambroisie des gardénias, odeur caractéristique de cette île. » Exceptés les magnifiques passages décrivant les plages de Cayo Largo et de Bora-Bora, le dernier Tosches déçoit. Le projet était ambitieux mais on s’égare rapidement dans ces entrelacements de digressions qui nous mènent du XXIe siècle au Moyen-Âge Deux récits auraient valu mieux qu’un.