Un jour, Yves Trottier rencontra dans une salle d’attente un homme – obèse ? – qu’il trouva particulièrement désagréable. Ce choc, s’il en fut un, suscita en lui une réflexion sur ce que pourrait être une philosophie personnelle d’égocentrisme poussée à l’extrême. Cela le mena également à l’écriture de La part du gros. Ce roman est un long monologue, celui du « gros-christ », un adepte du « gros-christianisme ». Au fil des pages, il relate au lecteur des épisodes de sa vie, notamment certaines frustrations qu’il a subies dans sa jeunesse parce qu’il était gros. Parfois, il raconte des mensonges en se moquant ensuite de notre naïveté. Ailleurs, il se vante de ses exploits de « gros-christ » : « Une autre fois, je me fis passer pour un prêtre en visite dans une petite paroisse du Lac-Saint-Jean. J’y fis un sermon que tous n’apprécièrent pas également. Mais cela ne vaut pas la fois où je m’improvisai producteur de films pornos juste pour le plaisir de procéder à l’audition des actrices… J’ai aussi organisé un concert bidon d’un groupe connu sans jamais en aviser le groupe en question. Cinq mille personnes se sont donc présentées pour rien sur le site du festival où il devait se produire… […] Les gens sont des moutons ! Bêêêêêêêêêêêêêê ! »
En somme, La part du gros ressemble à un exercice de défoulement. Espérons qu’Yves Trottier en aura tiré satisfaction.