Guy Durand est théologien, juriste spécialisé en éthique et professeur émérite de l’Université de Montréal. Dans son nouvel ouvrage, un opuscule d’une centaine de pages, il propose une réflexion sur la désobéissance civile qui l’amènera à émettre des observations et commentaires à propos du printemps érable. D’abord, il fait un survol des principaux exemples de désobéissance civile dans l’histoire. Antigone, Jésus, Origène, Léon Tolstoï et, surtout, Mahatma Gandhi et Martin Luther King ont tous refusé de se conformer à des lois ou à des autorités qu’ils jugeaient iniques.
Par la suite, Guy Durand s’arrête sur les termes « éthique » et « morale » « pour mieux [en] comprendre les tenants et les aboutissants ». Il veut également illustrer en quoi ces deux expressions se distinguent du droit et de la déontologie. Plus loin, il remonte à l’origine des expressions « désobéissance civile » et « objection de conscience », qu’il distingue et définit. Il évoque alors Henry David Thoreau et son essai fondamental, La désobéissance civile, paru en 1849.
Ce n’est qu’ensuite qu’il aborde le printemps érable, à propos duquel il déclare d’emblée : « Pour porter un jugement adéquat sur les événements du printemps 2012, il faudrait connaître parfaitement les faits ; il faudrait un inspecteur Columbo, ce que je ne suis pas. À la suite de l’étude précédente, je m’essaierai pourtant à quelques réflexions ».
Après avoir rappelé quelques statistiques et énuméré un certain nombre de repères chronologiques qui ont marqué les événements de l’an dernier, l’auteur, comme il l’a annoncé, formule certaines remarques. Il déclare notamment : « Il ne faut pas identifier manifestation et droit de manifester avec la désobéissance civile. On peut, en effet, manifester contre toutes sortes de choses, faire des rassemblements et des marches sans qu’il y ait désobéissance. […] Compte tenu de ces rappels, on peut déjà soupçonner que les actions de vraie désobéissance civile n’ont pas été aussi nombreuses qu’on l’a souvent laissé entendre ».
Guy Durand affirmera enfin que la désobéissance civile peut être justifiée, selon les circonstances.