Colleen McCullough est l’auteure du célèbre roman Les oiseaux se cachent pour mourir. Écrivaine prolifique, elle signe, avec La Conquête gauloise, le septième volume d’une série intitulée Les maîtres de Rome. Force est de constater que McCullough ne ménage pas ses efforts en matière de reconstitution historique. Très bien documenté, son livre contient notamment des cartes, des illustrations, un glossaire de termes latins ainsi qu’une table de concordance latin-français des villes et des cours d’eau de la Gaule.
Le roman, dont l’action se situe entre les années 54 et 52 avant Jésus-Christ, couvre la période allant de la présence de César en Britannie à la fameuse bataille d’Alésia et à la capitulation de Vercingétorix. Malheureusement, en dépit des efforts que l’auteure a déployés pour échafauder son immense édifice historico-littéraire, La Conquête gauloise ne passionne pas. On en arrive même à s’ennuyer d’Alexandre Dumas qui lui, au moins, avait le sens de l’intrigue. Chez McCullough, les personnages ont beau évoluer dans un contexte historique plausible, ils ne s’imposent pas assez, la romancière se contentant de les mettre en scène sans toujours parvenir à les faire vivre. Dans ces circonstances, on ne s’étonnera guère que le récit ait du mal à décoller. De surcroît, aucun bonheur d’écriture ne vient surprendre le lecteur qui finit par se lasser d’un roman sans profondeur où priment la description et le dialogue. Bref, malgré sa passion pour l’Antiquité et ses talents de chercheuse, Colleen McCullough semble avoir oublié qu’il n’est pas particulièrement avantageux, dans un roman comme le sien, de favoriser l’Histoire au détriment de l’histoire.