Passionné d’histoire ? Dominique Baudis l’est, à n’en point douter ! D’ailleurs, son écriture classique sied parfaitement bien au roman historique. Avec La conjuration, il nous plonge en pleine guerre sainte : « Chacun a son Dieu et chacun est donc le juste aux yeux de son Dieu. » De corruption en dissensions, de trahisons en exactions, nous assisterons, avec Raimond de Tripoli, au prélude de la chute de Jérusalem.
Dans La conjuration, c’est d’une plume alerte que Dominique Baudis, l’ancien maire de Toulouse, nous convie à un voyage dans le temps : nous voilà au chevet du roi Amaury 1er, alors qu’Agnès, la reine déchue, attend malheureusement qu’il trépasse. De 1174 à 1187, l’ex-épouse du défunt roi, mère du jeune Baudouin alors trop jeune pour régner et, ensuite, trop malade pour assumer sa charge, mènera ses manœuvre perfides. Mais à celles-ci viennent s’ajouter les magouillages au sein de la cour et la corruption, provoquant des déchirements parmi les clans, offrant ainsi toutes les chances à Saladin d’entreprendre la guerre sainte que Raimond de Tripoli tente par tous les moyens d’éviter.
À l’époque où l’on est emporté par un mal de dent, où l’on est vieux à quarante ans, l’étoffe dont sont faits les guerriers a une valeur inestimable : de leur vaillance et de leur sacrifice dépend la victoire. « Le Vieux de la Montagne ne cherchait donc pas à ôter à ses disciples la peur de mourir : il leur inculquait le désir de la mort. Pas n’importe quelle mort : celle des martyrs immédiatement appelés au paradis d’Allah. » Bien documenté et magnifiquement écrit, ce roman jette un peu de lumière sur les motifs des peuples qui font des religions des jougs et qui commettent en leurs noms, aujourd’hui encore, les pires délits.