Précis, scrupuleusement descriptif, ce roman octroie la parole à un édifice plus généreusement peut-être qu’aux humains qui s’y succèdent au fil des générations. Les titres des chapitres en témoignent : « Voiture », « Cuisine », « Bureau », « Salon », « Escalier », « Appartement », « Salle de bains »... Que le premier chapitre s’appelle « Voiture » ne contrevient pas à ce choix. D’une part, la voiture s’impose au nom de la politesse autant que par pragmatisme : avant de pénétrer dans l’immeuble, on gare le véhicule et on entend qu’il soit prêt à la fuite ; d’autre part, passer en revue les différentes voitures possédées par les générations successives de la smala Boltanski en dira long sur les relations changeantes du clan avec la fortune. Du coup, la méthode chère à l’auteur hisse ses couleurs : parce que l’édifice est la seule donnée stable et tangible, c’est toujours à lui qu’il ramènera son lecteur. Le . . .
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