Une fascination particulière émanera toujours des écrivains maudits, dont la destinée sordide s'allie avec une plume splendide et où, tôt ou tard, la vie empêche l'œuvre, quand ce n'est pas la vie, elle-même, qui n'est empêchée Qu'on songe à Rimbaud, Artaud, Rigaut, Plath ou Tsvetaïeva. À cette lignée s'ajoute Mireille Havet (1898-1932), dont l'œuvre, n'eût été du sauvetage opéré par les éditions Claire Paulhan, aurait sans doute bien tardé avant de trouver son lectorat, en supposant qu'elle l'eût trouvé.
Poète à ses débuts (Apollinaire la surnommait « petite poyétesse »), Havet a ensuite été romancière. On lui doit un magnifique roman à clefs, Carnaval (1922, réédition en 2005), qui rappelle par certains traits Le diable au corps de Radiguet. D'autres manuscrits ont été égarés, dont celui, au titre évocateur, de Jeunesse perdue. Reste . . .
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