Le nouveau président américain est à la fois le plus discret et le plus ancien des politiciens aux États-Unis, puisqu’il a été élu pour la première fois au Sénat en 1972.C’est le dixième ouvrage que le politicologue Jean-Éric Branaa consacre à la politique américaine et le deuxième portant expressément sur Joe Biden. Cette version québécoise, parue chez Édito, reprend celle publiée en France chez Nouveau Monde éditions. Ce portrait n’a pas l’exhaustivité d’une grande biographie ; on se concentre sur les moments forts de sa vie politique, sans négliger l’enfance et les années de formation. En près d’un demi-siècle de vie publique, Biden a eu ses entrées au Congrès et au Sénat, dans ce milieu d’influences où il devient déterminant de connaître tout le monde tout en évitant les scandales financiers. Dans le contexte étatsunien, avec un revenu annuel d’environ un million de dollars, Joe Biden est généralement classé comme « le plus pauvre des sénateurs ».Branaa explique la politique étatsunienne avec vivacité, un peu comme le font nos meilleurs experts québécois de la société américaine (je pense par exemple à Donald Cuccioletta). Et on apprend beaucoup en lisant ce livre ; ainsi, Joe Biden a eu l’honneur de recevoir la médaille présidentielle de la Liberté. Mon seul bémol : il n’y a pas de notes en bas de pages mais seulement de vagues énumérations des livres consultés, placées en fin de volume, ce qui n’est pas très précis. Néanmoins, l’abondante bibliographie rend compte de dizaines d’études et d’articles consacrés à l’ancien vice-président des États-Unis sous Barack Obama.Ici, le biographe ne fait pas de cadeaux en décrivant Joe Biden comme étant « très vieux » (mais il a seulement quatre ans de différence avec son opposant). Il ne passe pas sous silence ses gaffes, ses faux pas, ses erreurs de jugement, surtout à ses débuts : par exemple son plagiat d’un discours ayant déjà été prononcé par un autre politicien. Tout un chapitre porte uniquement sur la réputation de ce politicien qui songe à la présidence américaine depuis plus de 30 ans. Mais on ne tait pas non plus les tragédies et les deuils qui ont marqué sa vie familiale. Le contenu de ce livre est encore très frais et inclut même des épisodes relativement récents, comme le choix de Kamala Harris comme candidate à la vice-présidence, annoncé le 11 août 2020. C’est à ce moment décisif que se conclut ce portrait somme toute très enthousiaste et instructif. On pourrait parier que le prochain ouvrage de Jean-Éric Branaa portera exclusivement sur la nouvelle vice-présidente, déjà pressentie comme la prochaine présidente des États-Unis dans quatre ans. Comme le chantait Bob Dylan, « les temps changent »… Et comment s’appelait, déjà, le prédécesseur de Joe Biden à la présidence américaine ?
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