Un matin, on sonne à la porte de Jacques Larivière. Une dame, « une bourgeoise sortie d’un téléroman américain genre Dynasty ou Dallas », lui propose de participer à une soirée privée. Jacques est un travailleur du sexe, il a besoin d’argent. Il accepte. Aussitôt, il est conduit, yeux bandés, sur les lieux où le soir même se déroulera une grande partouze. D’autres prostitués sont engagés pour l’événement, et Jacques passe l’après-midi en leur compagnie. En début de soirée, des gardiens les escortent, c’est l’ouverture de la fête. Dans une grande pièce, on leur demande de se placer en rang et de rester immobiles. Devant eux, des gens masqués s’abandonnent à diverses pratiques sexuelles ; au centre, une maîtresse et son esclave se plient à une mise en scène sadomasochiste. La femme flagelle et invective son partenaire, qui pendant un bon moment geint de contentement. Toutefois, la bacchanale tourne au drame quand, sous les regards hébétés de l’assemblée, on constate la mort de l’esclave. L’épouse du défunt est au nombre des partouzards. Envahie par un sentiment de vengeance, elle poignarde la maîtresse sans plus de préambule. Dans cette confusion, les prostitués, devenus de nuisibles témoins, sont reconduits et enfermés dans leurs quartiers. À ce moment, Jacques prend la situation en mains. Il persuade ses collègues de l’importance de s’évader des lieux ; dans le cas contraire, suppose-t-il, on les liquidera. En assommant deux des gardes, ils parviennent à quitter leur prison. Là, débute le jeu du chat et de la souris entre les gardiens du manoir et la troupe dirigée par Jacques. On se camoufle derrière des rideaux, on assiste à une scène de nécrophilie, on tire des coups de feu, on longe d’interminables et labyrinthiques couloirs pour finalement atteindre la sortie. Le récit se termine ainsi.
Ce bref roman de suspense est le septième titre à paraître chez l’éditeur Coups de tête, qui exploite le créneau de la littérature de gare. Ainsi, l’écriture est simple, convenue, et la narration, linéaire, voire dépourvue d’invention. Dans cet univers de stupres et de perversités, le narrateur en profite pour critiquer une certaine bourgeoisie, dont les déboires et les exubérances sont dignes de la décadence de l’Empire romain.