Vous aimez l’histoire, les détails, la politique européenne, les briques de près de 1500 pages et, surtout, vous aimez le Moyen Âge ? Vous serez amplement servis avec la réédition de l’Histoire de l’Inquisition au Moyen Âge de Henry Charles Lea. Cet ouvrage, paru en français pour la première fois en 1903 – qui constitue encore aujourd’hui une référence incontournable -, nous raconte bien sûr une histoire de l’Inquisition, mais en tentant d’expliquer la genèse, les enjeux politiques nationaux qui y étaient associés et, enfin, la mise en train de cette machine à broyer de l’hérétique. Les amateurs de la vision idyllique du Moyen Âge – celle qui se vend dans les boutiques de vêtements et accessoires pour les Fêtes de la Nouvelle-France ou de Donjons et dragons – en prendront pour leur rhume. En effet, nul besoin d’être spécialiste pour comprendre que la vision actuelle du Moyen Âge n’a rien à voir avec la violence, l’ignorance généralisée et l’injustice qui régnaient à cette époque. C’est à ce moment que notre Très Chère Mère l’Église de Rome dirigea les Croisades vers Jérusalem tout en établissant son hégémonie sur l’ensemble de l’Europe, faisant ainsi naître l’empire chrétien qui s’oppose, encore aujourd’hui, à l’Islam.
Si donc l’Inquisition a permis, selon Henry Charles Lea, à l’Église catholique-romaine d’étendre sa domination, elle a aussi joué un rôle essentiel dans la création de la France actuelle et dans la disparition des autres croyances, religions jugées hérétiques par Rome, qui pullulaient au sud de la Loire et qui, surtout, ne reconnaissaient pas l’autorité du Pape
Il est bien sûr question de bûchers, de procès, de rhétorique théologique, etc. Mais aussi de « la politique civilisatrice » de Charlemagne, que l’auteur illustre de nombreux exemples, et qui sera le modèle utilisé par Rome pour créer son dominion.