De par sa persévérance dans l'étude de la radio québécoise, Pierre Pagé est mieux placé que quiconque pour porter un jugement sur cet univers. Il le fait avec clarté et mesure, sans complaisance, multipliant les pages éloquentes sur la fécondité des premières décennies du phénomène. La suite des choses ne suscite ni chez lui ni chez son lecteur le même enthousiasme. Le contraste est, en effet, marqué et même scandaleux entre ce qu'a présenté la radio pendant plus d'un demi-siècle et le fouillis bruyant et mercantile dont se satisfont aujourd'hui le Conseil de la radio diffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) et les versants privé et public du domaine. Au départ, la radio assumait ses responsabilités culturelles ; depuis quelque temps, la cote d'écoute et le dividende financier s'imposent comme contraintes dominantes. « Primauté de l'économie, intensification de la consommation, recherche intensive du divertissement, la radio n . . .
Pour lire la suite, veuillez vous abonner. Déjà abonné(e) ? Connexion