La caricature est un art à mi-chemin entre l’analyse et la synthèse, entre la critique et le compte-rendu de l’actualité. De prime abord, bien qu’elle rappelle la bande dessinée, elle possède des caractéristiques et des règles qui lui sont propres. Certaines caricatures ont des qualités telles qu’elles peuvent traverser le temps avec une facilité déconcertante, tandis que d’autres, telle celle de René Lévesque qui orne la page couverture de ce livre, peuvent se transformer en des hommages empreints d’un sentimentalisme bon enfant à des figures publiques disparues.
La caricature fait aujourd’hui partie intégrante de l’univers des quotidiens. Ses origines remontent à une époque où la photographie était rare et où les illustrations étaient employées afin de représenter les situations et les personnages de l’actualité. Et selon la ligne éditoriale soutenue par le quotidien, l’illustrateur pouvait alors exagérer ou simplifier son coup de crayon afin d’intégrer à son dessin une touche d’humour ou d’ironie, et, par la même occasion, de faire passer un certain message. Bien qu’il s’agisse d’un procédé commun, ce n’est pas avant le début du XXe siècle que la caricature se distinguera de l’illustration.
Ce livre permet de retracer l’histoire de la caricature, de ses origines à ses développements les plus récents. Pour chacun des illustrateurs et caricaturistes qui ont été publiés au Québec, Robert Aird et Mira Falardeau présentent leur parcours professionnel et analysent leur style de dessin. Plus de 200 reproductions permettent de bien saisir l’essence de chacun des artistes présentés. Finalement, détail hautement important, puisque la caricature s’inscrit dans l’air du temps, les auteurs prennent soin de rappeler le contexte historique dans lequel chaque caricaturiste s’est inscrit. Un livre qui brosse un tableau fort intéressant des aspects politique, sociologique et artistique de la caricature au Québec.