Né à Rouen en 1617 et décédé en Nouvelle-France en 1701, Guillaume Couture a largement contribué à la fondation de son pays d’adoption par des activités variées, audacieuses et efficaces. Voilà ce qui ressort principalement du « récit biographique » (4e de couverture) que nous propose l’un des descendants de ce Normand d’origine, Pierre Couture. Ce dernier rend un vibrant hommage à son ancêtre tout en évitant les pièges du discours dithyrambique. De même, au lieu d’emprunter la manière objective, neutre, voire froide de l’historien, l’auteur opte pour le ton coloré, animé, voire familier du conteur. Se glissant dans la peau de son héros, Pierre Couture écrit par exemple, tout au début du premier chapitre : « Ah ! Il m’a bien eu, ce René Goupil ! », faisant référence au chirurgien angevin, futur martyr, qui a recruté Guillaume Couture à Rouen et l’a convaincu de venir en Nouvelle-France comme « donné » au service des jésuites. Dans le même chapitre, le récit du long voyage en mer, avec ses périls, la « promiscuité incessante », 1’« insupportable tangage » et la nourriture attaquée par les vers, donne le ton de la vivante reconstitution qui suit de l’existence de Guillaume Couture en terre américaine.
Au total, ce « premier colon » et premier bâtisseur d’une maison à la pointe de Lévis aura été, en quelque 64 ans de présence dans le Nouveau Monde, tour à tour ou simultanément, « [i]nterprète, explorateur, découvreur du lac Mistassini et de la voie de terre vers la baye du Nord [Baie de James], Iroquois d’adoption, ambassadeur, négociateur de traités de paix, secrétaire de seigneur, notaire, juge sénéchal, chef de milice », ce à quoi il faut ajouter des occupations de commerçant engagé dans la traite des fourrures. Douze courts chapitres nous renseignent sur l’une et l’autre de ces charges et fonctions.
Une pertinente chronologie présente en fin de parcours un résumé précis et succinct des faits et gestes de ce « battant » naturel, et ce, à la fois dans le cadre général de l’histoire de la Nouvelle-France et en parallèle avec les événements mondiaux de l’époque. Bien que brefs, les « Éléments de bibliographie » qui suivent permettent d’accorder la crédibilité nécessaire à ce récit pour ainsi dire filial.
Aujourd’hui, une quinzaine de toponymes (rue, avenue, chemin, canton, lac) gardent le souvenir de l’ancêtre au Québec, tout comme la statue que le regroupement des familles Couture a érigée en 1947, pour marquer le « 300e anniversaire de [son] installation » sur la pointe de Lévis.