Sept textes d’auteurs issus du Groupe de recherche sur Gabrielle Roy sont réunis dans ce livre, qui comprend aussi une nouvelle de la romancière, « Les feuilles mortes ». En présentation, les directeurs de la publication informent le lecteur du double but de ces travaux sur le thème de la réécriture : « […] illustrer sur le plan critique, la fécondité et la polysémie du concept de réécriture et contribuer par là à une meilleure compréhension de l’art et du destin littéraire de Gabrielle Roy ». Dès « Réécrire » de Jane Everett, on comprend que l’œuvre royenne représente un corpus de choix, avec ses transformations, ses inédits, ses traductions, l’abondante correspondance, les commentaires critiques qu’elle a suscités, etc., pour l’étude du concept de réécriture et l’analyse de ses manifestations, auxquelles se livrent ensuite les Dominique Fortier : « La route d’Altamont comme réécriture de Rue Deschambault » ; Christine Robinson avec son « Étude génétique du ‘Printemps revint à Volhyn’ », avant-texte de la nouvelle « Un jardin au bout du monde » ; Yannick Roy, qui observe dans « La tentation de l’allégorie » comment l’écrivaine a cherché à transformer dans ses romans les préoccupations morales et métaphysiques qu’elle avait exprimées antérieurement de façon explicite dans trois nouvelles inédites ; Sophie Montreuil, qui, s’appuyant sur quinze lettres de la romancière à sa traductrice, montre dans « Re(re)dire : « The Hidden Mountain revu par Gabrielle Roy et Joyce Marshall » le phénomène de la réécriture d’une réécriture et, par ricochet, le contrôle de la romancière sur son image. Cette préoccupation de Gabrielle Roy pour la réception de son œuvre transparaît également dans l’étude conduite par Lorna Hutchison et Nathalie Cooke, et livrée ici en anglais, où elles explorent trois types de réécriture, allant de la traduction, à l’édition critique de textes inédits et de la correspondance, en passant par la réédition et le matériel promotionnel. Enfin, dans « Lecture et réécriture : le jeu de la critique », Sophie Marcotte inscrit la lecture dans le phénomène de réécriture et souligne les risques d’erreurs dont n’est pas exempte la lecture « prétendument professionnelle » de la critique.
Lecture stimulante que celle de ce recueil pour qui s’intéresse à la recherche en littérature et à ses applications, de même qu’à la célèbre romancière.