Six grands axes (la géographie, l’histoire, la socioéconomie, le politicojuridique, l’éducation, la culture), 25 chapitres, encore plus d’auteurs. Le survol est à la fois majestueux et attentif, prompt à débusquer les parentés entre les francophonies de l’Acadie, de l’Ontario et de l’Ouest, mais aussi respectueux des différences de rythme et de situation qui distinguent ces entités. Quiconque se sent lié à ces francophonies qu’un certain Québec enterre sans les ausculter trouvera ici son profit.
Ce qui séduit dans ce collectif est aussi, paradoxalement, ce qui agace. La cohérence de l’édifice est, en effet, si fermement maintenue qu’une coordination centrale a forcément veillé à maintenir chaque pierre dans le créneau assigné. On a évité ainsi les fastidieuses répétitions qui déparent presque à tout coup les aventures collectives. Par contre, c’est avec une certaine surprise, pour ne pas dire un chagrin certain, qu’on voit ces multiples dossiers converger avec ardeur, presque avec hargne, dans l’assaut contre le Québec. Ce n’est même pas la virulence de la charge qui étonne, car le Québec en mérite le plus gros, mais son unanimité. Il faudra attendre l’un des derniers textes, celui de François Paré, pour que s’ajoute non un bémol, mais un début d’équilibre. Cela fait réfléchir.