Le narrateur parle de son grand-père qui a vécu la dépression des années 1930 à Montréal : gros travailleur, au chômage, famille nombreuse, les filles à la cuisine avec la mère, les garçons dehors. Tableau d’époque. Débrouillardise des gars qui trouvent le moyen de rapporter de l’argent à leur mère qui ne les félicite jamais. Arbitraire des parents qui décident de l’avenir de leur progéniture. Ce n’est pas Louis, le père du narrateur, qui aimait les études qu’on fera instruire, mais Édouard qui est de santé fragile.
Puis vient la guerre. L’aîné n’en reviendra pas, Louis survivra ; de retour au pays il ira travailler pour un Juif dans un magasin de meubles.
Les années passent, les filles de la famille se sont mariées à de « bons partis » et les garçons ont finalement ouvert ensemble un magasin de meubles. Ils vont élever leur famille dans la banlieue, travailler de longues heures et prendre un verre pour se récompenser. Édouard, celui qui était destiné à être prêtre, boit un peu plus que les autres, mais ses frères ne lui en tiennent pas rigueur.
Ce portrait d’une famille des années 1940-1950 au Québec ressemble à beaucoup d’autres. Les rôles des hommes et des femmes étaient définis dès le départ : les femmes à la cuisine, les hommes au boulot pour nourrir la famille. Lorsque leurs femmes vont désirer travailler à l’extérieur pour s’épanouir, les valeurs des hommes vont être chamboulées.
Pour qui n’a pas vécu ces années, c’est un portrait réaliste de la société de l’époque. Les autres y reconnaîtront peut-être leur famille.