Eliza, une enfant trouvée, grandit au sein d’une famille anglaise de Valparaiso dans la première moitié du XIXe siècle. Élevée entre Rose, sa mère adoptive, et Mama Fresia, la domestique indienne, la petite fille hérite des deux cultures que lui offrent l’Ancien et le Nouveau Monde. Hélas, ni les préceptes victoriens de Miss Rose ni les avertissements de Mama Fresia ne freineront Eliza le jour où elle s’enflammera pour Joaquin Andieta. La jeune femme a seize ans, et son destin bascule.
La suite du roman raconte la longue quête qu’entreprendra Eliza à la poursuite de son amoureux parti tenter sa chance à San Francisco. Nous sommes en 1849, et la ruée vers l’or bat son plein. La Californie, terre encore vierge que les États-Unis viennent d’arracher au Mexique, est un lieu de perdition. S’y côtoient des chercheurs d’or de toutes nationalités, des prostituées, des bandits de grands chemins, des commerçants sans scrupules et, surtout, très peu de femmes honnêtes. Dans ce monde violent et sans pitié, Eliza survit déguisée en homme, sous la protection d’un médecin chinois qui la sort plus d’une fois du pétrin. Mais Andieta reste introuvable, et son souvenir finit par se confondre avec la légende du fameux Joaquin Murieta, figure emblématique du justicier sud-américain.
Fille du destin traite de l’émancipation des hommes et des femmes venus refaire leur vie en Amérique. Or, bien que les thèmes choisis par Isabel Allende soient intéressants, la facture de son ouvrage l’est un peu moins : les procédés narratifs sont convenus, le récit sans relief, le tout plutôt superficiel. Fille du destin constitue une lecture agréable, certes, mais décevante pour qui s’attend à mieux de la part d’une écrivaine de renommée internationale.