À une époque où tout le monde a son opinion sur à peu près tout, et où un grand nombre de personnes refusent d’accorder crédit aux connaissances offertes par la science, est-il encore possible de démêler le vrai du faux ?
Jean-François Cliche est chroniqueur scientifique au quotidien Le Soleil et au magazine Québec Science. L’explosion de fake news ayant suivi l’élection de Donald Trump en 2016 a fait réaliser à plusieurs médias la nécessité de valider les prétendues vérités véhiculées dans les réseaux sociaux et ailleurs. Au Soleil, l’auteur est responsable de la chronique hebdomadaire « Vérification faite ». Le présent recueil regroupe principalement des textes qu’il y a publiés de 2017 à 2019. Quelques textes supplémentaires proviennent de son blogue « Science dessus dessous » et de sa chronique « Science au quotidien ».
L’ouvrage est divisé en quatre parties. La première présente des affirmations carrément fausses, dont le caractère mensonger peut aisément être démontré. La deuxième regroupe des demi-vérités, c’est-à-dire des affirmations proposant des visions déformées de la réalité. La troisième est consacrée aux biais journalistiques. Il s’agit de sujets abordés par plusieurs médias à partir de mêmes sources et présentant souvent les mêmes erreurs et inexactitudes. Celles-ci sont donc particulièrement ardues à repérer. Finalement, la dernière partie rassemble quelques cas où des affirmations diffusées sur le Web se sont révélées exactes, quoi qu’on ait pu d’abord en penser.
Parmi les allégations examinées figurent les injections massives de vitamine C destinées à soulager les effets secondaires de la chimiothérapie, les traitements homéopathiques défendus âprement par leurs utilisateurs, les vertus quasi miraculeuses du curcuma, la dangerosité des OGM, la relation entre les pesticides et l’autisme ainsi que la question de savoir si Montréal se trouve en « territoire mohawk non cédé ».
Jean-François Cliche accorde une attention particulière à « l’affaire du glyphosate ». Il considère la réputation de toxicité carcinogène de cet herbicide comme nettement exagérée, et il s’applique à contrer les arguments de ses détracteurs. Mais les pratiques de l’industrie chimique dans ce dossier et les dix milliards de dollars américains que Bayer (l’acquéreur de Monsanto) vient d’accepter de payer à des victimes de cancer ne peuvent manquer de nous laisser perplexes.
En somme, cet essai se révèle hautement instructif en ces temps où, plus que jamais, il s’avère difficile de départager le vrai du faux.