Ceux qui se procureront le dernier opus de Michael Crichton feront d’une pierre deux coups. En plus d’un gros thriller déroulant son intrigue sur fond de sciences environnementales, ils auront droit à un essai sur la théorie du réchauffement de la planète et une illustration de cette vérité toute simple : une théorie n’est pas vraie du seul fait que tout le monde y croit.
Un mécène meurt mystérieusement après avoir retiré son soutien financier à une importante organisation dédiée à la lutte contre le réchauffement de la planète. Quelques-uns de ses proches, guidés par un agent des services secrets américains, doublé d’un spécialiste des questions environnementales, tenteront de trouver les raisons qui ont poussé le mécène à abandonner une cause qui lui tenait à cœur.
De l’Islande à la Californie, de l’Antarctique aux îles Salomon, notre quarteron d’Indiana Jones improvisés se retrouvera bien vite à la poursuite d’éco-terroristes décidés à provoquer de graves cataclysmes pour forcer les pouvoirs politiques à agir. Dans cette poursuite, nos héros devront évidemment surmonter une kyrielle d’embûches : poursuites, trahisons, coups fourrés, retournements spectaculaires, etc.
Beaucoup de ces développements n’ont toutefois qu’un seul but, permettre à Michael Crichton d’exposer son point de vue sur les variations climatiques. À grand renfort de citations, de graphiques, de références (le livre comporte une bibliographie de 22 pages), il met à mal à peu près toutes les idées actuelles sur les changements climatiques. Cette réplique d’une de ses héroïnes résume parfaitement son point de vue : « La menace du réchauffement planétaire est pratiquement inexistante ».
En raison de ses personnages stéréotypés, de ses développements convenus, de son écriture assez terne, le lecteur gardera bien peu de souvenirs de l’intrigue du roman. Par contre, il sera troublé et déstabilisé par les données extrêmement convaincantes citées par Michael Crichton au soutien de sa thèse. Mieux vaut lire État d’urgence pour les idées qu’il avance plutôt que pour ses qualités littéraires.