Un recueil de poésie, joliment illustré par une aquarelle de Natalie Beausoleil, intitulée Rêve aquatique. On y nage dans les nuances de bleu, d’orangé et d’olive, un mélange de rêve et de peurs des profondeurs.
Et l’on apprend, en quatrième de couverture, que l’auteure est de triple origine, vietnamienne, indienne et bretonne, qu’elle a vécu au Vietnam, en France et qu’elle s’est installée il y a une vingtaine d’années à Terre-Neuve.
On ne s’étonne donc pas qu’En longues rivières cachées soit sur le thème de l’eau et de tout ce qu’elle comporte de possibilités de vie et de mort.
L’aspect visuel, dans un recueil de poésie, est souvent aussi important que le texte. Ils sont liés parce que tous deux porteurs et solidaires d’un même message. Ici, comme le texte est présenté en blocs, en monolithes, l’impression créée est tout le contraire de ce qu’annonce l’aquarelle, le titre et le résumé. On s’attendrait à une continuité entre les pages, à un cycle comparable au mouvement de la vague. Ce n’est pas le cas. Ce sont plutôt de falaises dont on a l’image, d’eau qui se fracasse, de mots qui essaient de franchir les caps, de brisure de rythme, de cassure de sens.
Cet ouvrage, c’est Bonifacio, en Corse, avec tout ce que le paysage comporte d’élévation, de grandeur, de force, mais également d’impossibilité d’accès et de peur du vide.