« Une littérature d'ailleurs qui va vers l'ailleurs », tel est le type d'écrit dont se réclame l'auteur français Antoine Volodine, créateur de ce qu'il appelle le « post-exotisme ». Mais qu'est-ce donc ? Le genre, dont les principaux adeptes sont les pseudonymes et les personnages de l'auteur lui-même, mêle de façon on ne peut plus noire onirisme et politique, parfois dans un univers d'après-mort. Dans son dernier « roman », Écrivains, Volodine offre de multiples portraits d'écrivains dits post-exotiques : ils sont exclus de la société, voire emprisonnés, ils savent à peine lire, ils ne cherchent pas à être lus, ni entendus, mais écrivent, dans l'urgence, comme si quelque chose cherchait à parler à travers eux. Plus ou moins ancrés dans la réalité stalinienne – parfois l'on ne sait où l'on est –, ces portraits interrogent le besoin de dire, malgré l'absence de lecteurs, ce besoin de s'expliquer . . .
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