Dans cette apologie de la francophonie, le sociologue Dominique Wolton démontre l’actualité et le potentiel d’une autre manière de concevoir la mondialisation. Un concept en constitue le moteur : la diversité culturelle, qui permet la coexistence de différentes cultures en un endroit donné. Pour Wolton, cette référence à la diversité culturelle ne signifie pas simplement « multiculturalisme » ou « pluri-ethnisme », mais bien, à la suite de la récente convention de l’UNESCO d’octobre 2005, un partage plus équitable des cultures entre elles, entre autres par la cohabitation des œuvres provenant de différentes cultures en un lieu donné, afin de contrer la culture unique – le plus souvent anglo-saxonne. Mais ces échanges culturels doivent toutefois privilégier les réseaux francophones et favoriser de nouvelles formes de liens entre les peuples. Ainsi, « [l]a diversité culturelle devient un enjeu politique majeur ».
Afin de concevoir cette mondialisation aux accents francophones, l’auteur suggère de prendre acte des conséquences de la colonisation française, pour ensuite multiplier les échanges à plusieurs niveaux : gouvernants, industries, universités et individus. Il faudrait aussi promouvoir le multilinguisme ou en d’autres mots mieux communiquer. En fait, les nouvelles technologies de communication nous révèlent nos différences et les difficultés de compréhension entre peuples et cultures, en dépit de la proximité apparente que permettent les nouvelles approches. Si l’ouvrage accorde une position centrale à la France tout en soulignant les apports des pays africains francophones, Dominique Wolton reconnaît aussi très bien la position du Québec et cite plusieurs exemples d’initiatives qui dynamisent le domaine culturel, comme la Société de développement des industries culturelles.
Dans une formule frappante, l’auteur soutient au chapitre 3 que « la diversité culturelle est une priorité aussi essentielle que l’environnement ou la santé ». Voilà qui résume parfaitement le message engagé de Dominique Wolton, déjà annoncé dans son livre L’autre mondialisation (Flammarion, 2003).