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Mode lecture zen

NUIT BLANCHE

Ce n’est pas « la philosophie rendue facile », mais le débat philosophique devenu abordable. Dans chacun des onze chapitres, deux positions s’affrontent, parfois sous la forme d’un face à face, parfois par la fiction d’un échange épistolaire, parfois par la succession de plaidoyers opposés. Dans certains cas, la construction autorise les aller-retour et permet à la réplique d’influencer la suite de l’exposé inverse ; d’autres fois, les deux thèses sont vidées de leur contenu sans que ne soit pris en compte les arguments de l’autre. Cette diversité crée une très agréable impression de spontanéité. Le risque de l’artifice n’est cependant pas toujours contré. Il arrive, en tout cas, par souci d’utiliser toutes les cartouches d’une thèse, qu’un des auteurs recoure à des arguments auxquels, de toute évidence, il ne croit pas. Heureusement, cela, qui tient de la rhétorique plus que du débat philosophique, est peu fréquent.

Ce qui plaît particulièrement, c’est l’élimination, de propos délibéré, des citations et des systèmes, des célébrités et des références historiques. Nulle part, les plaidoyers ne cherchent la caution de penseurs ou la mise en situation des époques. Le sujet est abordé indépendamment de ce que les écoles et les siècles ont pu en dire et chacun se sentira libre, à la lecture, d’oser mentalement une réaction. Pourquoi l’être humain, jeune ou vieillissant, devrait-il connaître Kant ou Spinoza avant d’émettre son avis sur la morale ? Pédagogie réconfortante.

Le choix des questions se justifie aisément. D’autres, bien sûr, auraient pu s’ajouter, mais qui niera l’importance de débats sur le scepticisme, sur le sens de la vie, sur la vie après la vie, sur la morale en politique, sur le capitalisme ?

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