La fortune des théories postcoloniales et des théories critiques de la race est au Québec sans commune mesure avec celle dont elles jouissent dans le monde anglo-saxon. Bien sûr, les approches littéraires articulées autour de la figure de l’Autre « ethnique » – du Juif, du Noir, de l’Amérindien – ont déjà fait l’objet de publications et d’articles divers. Mais jamais ou presque la race n’a fait office d’outil d’analyse premier pour un corpus donné. Ne serait-ce que pour ces quelques raisons, l’essai de Corrie Scott, version remaniée de sa thèse de doctorat, arrive à point.
En effet, la race est selon elle la « grande oubliée de la théorie littéraire québécoise », en dépit du fait qu’elle soit explicitement ancrée dans de nombreuses productions d’hier et d’aujourd’hui, littéraires ou non. Scott la conçoit en termes de stratégies discursives pouvant être circonscrites selon . . .
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