Variante de Rhapsodie cubaine, D’amour et d’exil est donc avant tout une histoire d’amour. Leonardo Esteban et Berta Maria Diaz, deux cadres supérieurs du gouvernement cubain, sont amants depuis plusieurs années. Mariée et mère de jumeaux, Berta Maria est une mère aimante et dévouée qui ne peut se résoudre à briser son mariage à cause, justement, de ses enfants. Leonardo, divorcé d’une jeune danseuse qui l’a trahi, est, pour sa part, un amant fidèle. Comme dans Rhapsodie cubaine, c’est à l’extérieur de Cuba que se déroulera l’histoire. Plus précisément, c’est dans au pays basque français que se jouera le destin des deux amants. « Une voix intérieure, forte et impérieuse, s’élève en moi, et cette voix me dit : – Tu ne rentreras pas à Cuba. Tu restes ici, quoi qu’il t’en coûte, ta vie est ici désormais, Leonardo, dans ce pays –. »
Au fil des pages, alors que, sans le lui avouer, Leonardo fera découvrir à Berta Maria la terre d’exil qu’il a choisie, il lui livrera des pans de son passé, ce passé qu’elle brûle de connaître depuis des lustres ! Eduardo Manet évoque l’atmosphère qui régnait dans l’île alors que Leonardo et sa mère — qui rêve de jours meilleurs — débarquent, sans le sou, à La Havane. Il relate aussi l’exil de l’Espagnol Antton le Basque à Cuba puis sa rencontre avec le gamin dont il deviendra le parrain. C’est cette rencontre, déterminante pour Leornardo, qui le conduit des années plus tard chez Louis Altuna, cousin d’Antton. En opposition, le Cuba de Batista puis celui de Castro, en alternance, le présent et le passé qui font découvrir diverses facettes de l’amour : l’amour d’un homme et d’une femme, l’amour d’une femme pour ses enfants, de Cubains pour leur île, d’un orphelin pour son parrain.