Il existe des livres qui m’habitent comme des lanternes, qui se superposent à mes impressions, me donnent la sensation d’être plus présente. Ceux de l’autrice sont de cette trempe-là.
À chaque page, les espaces sont porteurs d’instantanés. La poète les transporte, parfois sur de longues distances, d’autres fois sur de très courtes, pas plus loin que le bout de la rue, quelques pas dans la maison entre deux pièces ; on traverse des saisons, des chemins de souvenirs, de désir.
Les gestes de tous les jours, s’habiller, se regarder dans le miroir, travailler, cuisiner, sont sublimés à travers l’écriture de Mackay, qui dépasse de loin l’anecdote. La poète crée du sens avec ce qui semble à première vue banal. Elle construit un monde impressionniste, trace à la craie les contours des arbres « sur les quarante-huit dalles de béton de la cour arrière ». Je me trouve en état constant d’émerveillement, devant ces po . . .
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