Établi par Charles Le Blanc et illustré par Philippe Poirier, ce recueil de contes québécois destiné aux jeunes Français contient treize récits, dont les plus célèbres sont « La chasse-galerie », « La Corriveau » et « Alexis-le-Trotteur ». De par le choix des textes, les Contes et légendes du Québec reflètent bien notre imaginaire nourri de christianisme, de traditions populaires et de rudes hivers. Au fil des pages, le lecteur rencontre des êtres exceptionnels et des personnalités historiques, des avares et des filles à marier, mais aussi des fantômes, des sorcières, des lutins, des loups-garous et le diable en personne : autant de protagonistes qui évoluent dans des décors de chantiers de bûcherons, de maisons de ferme, de villes ou de villages, de forêts profondes et de Saint-Laurent en débâcle. Un glossaire, placé au début du livre, se charge même d’expliquer les canadianismes dont le sens échapperait à un public européen. L’influence française se fait toutefois sentir, ici et là. Par exemple, on sera surpris d’y trouver « été indien » plutôt « qu’été des Indiens ». Quant à l’expression « ne pas être achalé » (avoir de l’audace), elle a été remplacée par « être achalé », une erreur quelque peu « achalante » pour le lecteur québécois !
Pour réaliser sa compilation, Charles Le Blanc a puisé dans diverses sources. Cependant, parce qu’il a choisi de réécrire, de transposer ou de modifier un certain nombre de contes traditionnels, il s’écarte bien entendu des versions connues. Et c’est dommage, car les récits ainsi renouvelés semblent avoir perdu de leur mordant. Il reste à espérer que le jeune public auquel ils s’adressent ne s’en plaigne pas.