Tiré d’une conférence prononcée en 2003, ce court ouvrage de l’écrivain israélien Amoz Oz (auteur d’Une histoire d’amour et de ténèbres) contient des propos réalistes mais empreints d’espoir sur le conflit qui afflige Palestiniens et Israéliens depuis 60 ans.
Loin de prendre parti contre le peuple palestinien, il écrit : « Je sais d’expérience que le conflit entre Juifs et Arabes n’est pas une affaire de bons et de méchants. C’est une tragédie : l’affrontement entre le bien et le bien », une dispute territoriale et non religieuse, « un simple conflit immobilier quant au véritable propriétaire de la maison ».
Comme il ne s’agit pas d’un choc religieux, insiste l’auteur, le fanatisme y a d’autant moins sa place. Ce fanatisme destructeur, il faut le combattre dès le jeune âge, à la maison. Comment faire ? « […] j’ai découvert le traitement contre le fanatisme : le sens de l’humour, un excellent remède. Je n’ai jamais vu un fanatique avoir le sens de l’humour, ni une personne qui en soit dotée devenir fanatique »
On comprendra dès lors que ce personnage central du mouvement de la paix en Israël se fasse aussi le promoteur du compromis. Même s’il n’existe pas, souligne-t-il, de « compromis heureux ». Dans la vraie vie, la solution du conflit du Moyen-Orient sera nécessairement « douloureuse ». Mais particulièrement dans ce coin du monde, insiste Amos Oz, un tel compromis, même très dur à accepter pour les peuples en cause, équivaut à rien de moins qu’à la vie.
« Le contraire du compromis, c’est le fanatisme et la mort […]. Un compromis qui signifie que jamais le peuple palestinien, pas plus que le peuple juif israélien, ne sera écrasé et humilié. »
Ces propos sensés seront-ils, un jour, enfin entendus ?