L’Australien Tim Winton a écrit, sur le thème de la réconciliation et de l’appartenance, un éblouissant roman où le passé se mêle au présent, où les esprits côtoient les vivants et où le malheur n’arrive jamais à tuer l’espérance. Bienvenue sur Cloudstreet !
Nous sommes en Australie dans les années 1940. La famille Pickles, abonnée à la déveine, a hérité d’une masure qui n’a gardé de son glorieux passé que ses vastes proportions. Poussée par le besoin, elle en cédera une partie à la famille Lamb, elle-même chassée de sa ferme par le malheur. Sur une période d’une vingtaine d’années, Tim Winton nous raconte les joies et les peines de cet équipage improbable que le destin a réuni sur le même rafiot.
Emmêlés les uns aux autres, mais étrangement seuls, les membres des deux familles cachent tous une blessure qui les maintiennent en deçà du bonheur. Pour combler leur vide intérieur, les parents Pickles ont choisi l’évasion – le jeu pour Sam, l’alcool pour Dolly – abandonnant plus ou moins leurs enfants à leur sort. De leur côté, les Lamb fuient dans le travail le chagrin causé par la « perte » d’une enfant dont ils ne se sont jamais remis. In fine, après bien des essais et des erreurs et malgré les doutes et les errances, tous ces laissés-pour-compte seront sauvés de la solitude et du désespoir par l’attachement qui les lie.
Avec cette chronique familiale touchante et souvent bouleversante, Tim Winton signe une œuvre riche, débordante de sensibilité, de verve et de drôlerie. Il est difficile de résister aux charmes de Cloudstreet. S’y aventurer, c’est se laisser happer par un grand bonheur de lecture.