Tout au long du dernier roman de Jean-François Beauchemin, Ceci est mon corps, un homme hors du commun, Jésus âgé de 84 ans, se fabrique une aube acceptable en formulant au fil de la nuit le récit de sa vie. Vie publique, vie de l'esprit, surtout vie intime. La mort imminente de Marthe, la femme aimée, a favorisé cette confession et son coma en facilite le dévoilement. De par son expérience, son érudition et la teneur de sa réflexion, le personnage force le lecteur à plus de concentration. Il livre une pensée nourrie de sensations, de savoirs, une pensée ramifiée et riche. Les références historiques y abondent et alourdissent parfois le récit. Heureusement, les images et la perspective poétique adoptée nous ramènent toujours, sans effort, à l'essentiel de son propos : la préséance accordée au corps, aux sédiments de souffrance ou de . . .
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