À travers de nombreuses zones d’ombres, Alina Strada, la narratrice du deuxième roman de Francesca Marciano, tente de découvrir et de comprendre l’histoire des liens, des ruptures et des trahisons qui ont ponctué le roman familial. Alors qu’elle ferme les derniers cartons qui scelleront la vente de la Casa Rossa, cette maison qui a vu naître sa mère et où elle a elle-même vécu, elle se remémore des pans du passé où alternent moments heureux et heures dramatiques. Voilà donc des souvenirs qui s’échelonnent sur trois générations et qui éclairent les personnalités des êtres et les événements cruciaux qui ont marqué la vie d’Alina, d’Isabella, de leur mère, Alba et de la mère de cette dernière, Renée, dont les destins, somme toute, se ressemblent.
Habile conteuse, Francesca Marciano entrecroise les destins de ces femmes marquées par des histoires d’amour et de trahisons. « Comment était-il possible, songeai-je, que cette pratique ait pu se transmettre aussi facilement, de mère en fille ? Comme un legs, une idée avec laquelle il nous fallait vivre. » Aux prises avec des secrets de famille, des doutes et des rancœurs, chacune de ces femmes cherchera à se bricoler une identité afin de pouvoir déjouer le silence et le mensonge qui leur ont longtemps tenu lieu de refuge.
Dans un style pénétrant, Francesca Marciano soutient l’attention du lecteur. Elle décrit avec perspicacité les difficiles chemins qu’empruntent mères et filles pour se faire une place dans la vie. C’est avec une grande acuité qu’elle fouille les motivations profondes des êtres et livre des constats, laissant au lecteur le soin de se faire une opinion.