Les biographies consacrées à Georges Brassens restent assez nombreuses (au moins trois vraiment importantes), mais celle de cet ami de jeunesse, aimablement surnommé « Corne d’aurochs (sic) », se concentre principalement sur l’enfance du futur chanteur, relatant leurs déboires d’élèves turbulents souvent recalés, mais aussi leurs jeux et leurs mauvais tours. Ils se sont connus à l’âge de dix ans, en 1930, et ce sont ces souvenirs ‘ pourtant lointains ‘ que raconte ici l’auteur, avec force détails. Son style oscille entre la candeur admirative et la révélation sans complaisance des défauts du grand homme. Ainsi, Georges Brassens avait cette mauvaise habitude d’inventer des surnoms ridicules qu’il imposait à ses amis : le pauvre Émile Miramont fut donc surnommé « Corne d’aurochs (sic) », puis un temps « Cocodès », ce qui permit ensuite à l’illustre chanteur de réutiliser ces personnages dans certaines de ses chansons. Comme l’indique son titre, Brassens avant Brassens se concentre surtout sur les années difficiles et obscures : les épreuves de la guerre, les débuts ingrats, l’incompréhension du public et des critiques. La première moitié du livre se consacre pour l’essentiel à la vie d’écolier de Georges Brassens.
Une édition moins complète de cette biographie était parue en 1993 sous le titre Brassens, signée Émile Miramont, chez le même éditeur. En réalité, Brassens avant Brassens n’est pas la porte d’entrée idéale pour découvrir l’œuvre de Georges Brassens (les disques restent irremplaçables), mais les inconditionnels y trouveront peut-être quelques anecdotes inédites liées à la jeunesse de ce grand poète français.