« La mer, absence de repères. J’avance dans le texte, comme à la nage, en ne voyant pas le rivage. » Faut-il alors du courage ou de la naïveté pour continuer d’avancer, seule au milieu des courants, pour atteindre une plage de sable blanc, des galets, une barrière de corail ou une falaise ? Sylvie Massicotte, nageuse téméraire, nous offre avec Au pays des mers une splendide réflexion sur l’écriture, les voyages, la mort, l’amour, les hasards du destin, les êtres qui croisent notre route, la vie en somme.
Parolière de chansons, nouvelliste – ses trois recueils de nouvelles sont parus à L’instant même -, auteure de trois romans destinés à la jeunesse, animatrice d’ateliers d’écriture et directrice de la collection de poésie jeunesse à La courte échelle, Sylvie Massicotte vit au rythme de l’écriture depuis toujours. Un mode de vie et une pratique sur laquelle elle aime se pencher : « Pouvoir réfléchir à mon travail m’apparaît chaque fois comme un privilège qui, tôt ou tard, aura des effets positifs sur mon œuvre elle-même ». Et puis il y a aussi l’appel de l’ailleurs : un lit improvisé dans un arrêt routier à Glasgow, une brève et mémorable expérience de serveuse dans un restaurant de Bruxelles, un repas partagé avec une courageuse Sicilienne, un pied blessé sous la chaleur de la Côte d’Ivoire, une prière à Iemanjà sur une plage brésilienne Toujours, si près ou si loin, la mer se dessine sur la trame des jours et des pages qu’écrit l’auteure. L’eau… « J’ai découvert qu’il y en avait à profusion dans mes textes de fiction. »
Avec Au pays des mers, Sylvie Massicotte nous propose décidément un pur bijou d’écriture et de réflexion, tout aussi finement ciselé que ses recueils Voyages et autres déplacements et surtout Le cri des coquillages.