Quelle que soit sa religion, l’être humain a toujours cherché à représenter le divin et à aménager pour lui des lieux pour l’honorer. Peu après sa conquête, justifiée en partie par l’intention de rallier des populations étrangères à la doctrine du Christ, le Nouveau Monde a vu s’ériger sur ses terres des temples et être créées, pour les décorer, des images devant refléter la foi des conquérants européens. La Nouvelle-France, qui allait devenir le Québec, ne fut pas une exception. Ainsi, dès le début du XVIIe siècle s’est bâti un patrimoine religieux qui fait la richesse de la province et de sa capitale.
Les préoccupations des générations actuelles, leur remise en question de certaines valeurs, de certaines pratiques, occultent trop souvent l’importance de ces témoins de leur passé, celle des sacrifices consentis par ceux qui, hier, étaient un peuple de fidèles fervents. Elles négligent aussi le génie des architectes, artistes et artisans qui ont su concilier, avec tant de bonheur, qualités esthétiques et dévotion religieuse. Pour cela, entre autres, ce patrimoine est aujourd’hui en péril et il était bon que, dans le contexte des célébrations du 400e anniversaire de Québec, cet ouvrage, réalisé en collaboration avec Denise Légaré, historienne de l’art et de l’architecture du Québec, vienne faire revisiter ces édifices prestigieux et les trésors qu’ils renferment, qui sont en vérité ceux de la communauté tout entière.
La qualité des photographies présentées dans ce livre est remarquable. Plus que l’aspect documentaire, il nous est donné d’apprécier le talent de Louise-Andrée Laliberté et de Daniel Tremblay, et leur coup d’œil qui nous fait voir autrement ces églises et leur décor, et d’en réaliser ainsi le caractère tout singulier.