Le directeur artistique du Théâtre de la Manufacture et de la Licorne, monsieur Jean-Denis Leduc, nous parle, en préface, de sa rencontre avec l’auteur de la pièce Août.
Il est intéressant de constater jusqu’à quel point le rythme, la musicalité, le ton particulier d’un auteur peuvent inspirer une personne à la recherche d’un esprit pour son théâtre, pour ensuite le communiquer à son équipe et enfin convaincre tout un public de l’intérêt d’un style, de la familiarité d’un langage, sorti du peuple pour y retourner de manière artistique.
La voix de Jean Marc Dalpé est bien de chez nous. Son texte déboule, remonte, s’interrompt, se relance, inquiète, rassure, s’écrie, se tait, à la manière de nos rencontres familiales, pleines à la fois de bons mots, de tournures colorées, de ressentiment, de respect, mais aussi de silences, de sous-entendus, de messes basses et de drames que l’on abrie sous des couvertures d’étoffe, grises, rêches et inusables.
Bref, Août, Un repas à la campagne, c’est un texte à huit personnages, qui commence sur un propos intrigant entre un mari et sa femme, un malaise dont on évite de parler, par retenue, devant la visite et qui finit par prendre des dimensions dramatiques parce qu’il est impossible à canaliser.
Le tout se passe en une seule journée, dans une maison de campagne où sont réunies quatre générations, pour une occasion soi-disant heureuse. L’ascension de l’intrigue est menée de façon assurée et efficace. La chute est étonnante et ne donne qu’une envie : recommencer la lecture.