L’œuvre remarquable de René Lapierre montre, depuis une trentaine d’années, un intérêt soutenu pour la question de la communauté, qui se traduit notamment par une mise en question du seuil de négociation entre l’espace intime et l’espace réel partagé. Celle-ci est récemment devenue plus explicite, en se saisissant de l’expérience du sujet migrant et en se situant, avec Traité de physique (2008), en régime soviétique. L’apparition d’une énonciation au nous, venant abstraire et sonder, à une profondeur philosophique, les enjeux s’adressant aux personnages, signalait une tentative de redéfinir la collectivité à partir de la rupture avec l’origine et l’espace social, sur une logique de l’intersubjectivité.
La transposition de cette tentative en sol québécois, avec Aimée soit la honte, est saisissante. Elle prend la forme d’un dialogue intensif avec le lecteur, par lequel s’effectue une recherche active et inquiète . . .
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