Il était temps ! Enfin, une biographie fouillée, nuancée, inoxydable contraint le Québec et le Canada à regarder Adrien Arcand dans les yeux et à tirer de cet examen quelques doutes dérangeants. Grâce à Jean-François Nadeau, le fait s'impose : le nazisme québécois et canadien eut pignon sur rue et reçut un soutien limité, mais soutenu.
Le sous-titre choisi par Nadeau liquide un premier préjugé. Arcand y est qualifié, en effet, de führer canadien. Donc, non, le nazisme n'a pas été la tare d'une minuscule cellule de patriotards québécois. Sur cette lancée, Nadeau restitue à Arcand sa stature et sa longévité politique ; il le dégage du flou dont l'enveloppait le silence de nos historiens. Chez Arcand, pas de fibre nationaliste. Il est journaliste de métier, bilingue, catholique, partisan de l'Empire, déterminé à gagner à l'antisémitisme aussi bien Toronto ou New York que Montréal. Lorsqu'il crée à
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