Pierre-Yves Tremblay est arrivé à Paris, point de départ de son « tour du monde », le 15 juillet 1994 ; il revoit Chicoutimi, sa ville natale, le 23 novembre 1996. Sa randonnée à vélo aura duré 863 jours et lui aura permis de parcourir la France, la Suisse, l’Italie, la Grèce, la Turquie, l’Iran, le Pakistan, l’Inde, la Thaïlande, la Malaisie, l’Australie et les États-Unis. Son aventure n’avait pas pour but de battre un record ou d’établir une marque, mais plutôt de tester ses limites personnelles, physiques et mentales, et d’entrer en contact avec l’être humain, où qu’il se trouve. Le voyageur prend donc le temps de s’arrêter, de passer quelques jours, voire quelques semaines, au même endroit pour se mêler aux habitants, vivre avec eux et partager leurs coutumes.
Chez Pierre-Yves Tremblay, le voyageur l’emporte sur l’écrivain. Il s’agit pour lui d’un premier ouvrage et l’on sent une inconstance dans l’écriture, une incertitude aussi, qui peuvent agacer. Néanmoins, ce récit de voyage est écrit du point de vue de l’expérience, de l’émotion, et quelques passages, particulièrement ceux où sont évoqués l’Iran et l’Inde, réussissent à nous faire vivre par procuration les transformations intérieures du voyageur. Mais les longueurs abondent et l’auteur accumule des éléments intimes qui gênent la lecture, ce qui est compensé par une joyeuse naïveté et une grande faculté d’émerveillement. Le récit est en outre illustré de nombreuses photographies, malheureusement mal reproduites.