Parmi les étrangetés graphiques et textuelles publiées par la collection « excentriq » du Sabord, ce livre bicéphale est celui qui se veut le plus iconoclaste. L’entreprise, ouvertement automatiste et absurde, emprunte le chemin d’un peu plus d’une centaine de tercets pour guerroyer contre le bon sens et contre la poésie. Chose louable, mais qui sombre assez vite dans les jeux de mots faciles et la vulgarité gratuite, malgré quelques coups de rasoir efficaces. On préférera donc peut-être « en l’an 2000 date limite de la mémoire / la poésie est officiellement morte / les poètes remplacés par des journalistes » à des plaisanteries de potaches dans le style de « P.S. / j’aimais tes seins / quand tout était à sa place ». Bien sûr le talent et la qualité littéraire sont d’emblée considérés hors contexte dans cette dérive entropique, mais À tout hasard échoue dans la difficile tâche de renouveler les allées surréalistes qu’il fréquente, bien qu’on rencontre souvent pire dans le recyclage du cut-up et autres formes éclatées. Quant à la présentation graphique elle a un certain intérêt, chaque feuillet formant une pochette dans laquelle sont parfois insérés certains collages assez rigolos. De quoi décorer gaiement son cabinet de toilette.
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